Avec son dernier « Flash info RH » puis son projet d’« accord de fin de conflit » envoyé vendredi soir aux organisations syndicales, la direction générale joue peut-être une de ses dernières cartes, comme un coup de poker. Mais le chantage à la signature auquel elle procède, le « c’est ça ou nous revenons au point de départ » n’est pas un signe de force, bien au contraire.

Jeudi dernier, les murs de tous les établissements ont vibré. OUI, il se passe vraiment quelque chose de puissant à Argenteuil mais aussi sur l’ensemble des sites et qui, sans aucun doute, va encore se renforcer dans les tous prochains jours.

Nous étions plusieurs centaines pour scander : « PAS DE POGNON PAS D’AVIONS !!! » « 200 BALLES OU PAS DE RAFALE !!! »

Au delà des décibels, les arrêts de travail qui se succèdent ont tous un objectif fort et profondément ancré : la prise en compte des 200 euros pour tous !

Voilà ce que nous avons tous ensemble exigé encore jeudi, devant une Direction locale plus effrayée et incertaine que jamais.

Car, tout comme nous tous, elle sait que ce qui est déterminant dans ce conflit, c’est notre détermination et notre solidarité sans faille que nous tenons maintenant depuis 15 semaines.

Oui, aujourd’hui ce qui porte ce mouvement n’a rien à voir avec de quelconques sautes d’humeur. Il s’agit de quelque chose de profond, de légitime, de nécessaire.

  • Ras le bol de voir le manque évident de considération qui frise le dédain que la D.G s’évertue à mettre en œuvre envers tous les salariés et leurs revendications.
  • Ras le bol de voir notre statut de salarié Dassault relégué au rang le plus bas des feuilles de paie de l’aéronautique française.
  • Ras le bol de voir ces jeunes embauchés qui galèrent financièrement dans cette usine qui est l’une des plus riches de France.

Voilà ce que les « sans dents » « les rien » ne cautionnent pas, voilà pourquoi aujourd’hui nous sommes encore et toujours en grève !

Les 693 millions d’euros de bénéfices réalisés en 2021, fruit du travail de chacun d’entre nous doivent aujourd’hui être au service de l’intérêt des salariés, ils doivent servir le social !

Le mouvement actuel, dans l’unité syndicale, est d’une ampleur sans précédent. Les avions sont bloqués, la production est bloquée, les salariés veulent récupérer leur pouvoir d’achat… et ils réussiront !

M.Trappier / Segalen, Madame Guillemet, revenez sur terre !
  Votre logiciel de négociation est dépassé, vous êtes à côté de la plaque là !

OUI, les propositions faites mercredi vont dans le bon sens mais elles restent insuffisantes VOUS LE SAVEZ.

Les 107€ net (140€ brut) que vous proposez ne compensent pas encore complètement l’inflation.

Les cadres positionnés et les dirigeants de l’entreprise semblent ne pas se rendre compte des conséquences concrètes ENORMES de l’inflation sur le salaire des compagnons, employés, techniciens : Rajouter 40€ pour faire son plein d’essence chaque semaine, et 40€ encore sur le caddie hebdomadaire ne se ressent pas du tout de la même façon quand on gagne 6000€ par mois ou 1800€ par mois !

Manger et venir au travail (carburant) prennent désormais la moitié de la paye d’un père de famille qui aurait le malheur d’être ouvrier !

Face au chantage de la direction, les réactions dans tous les établissements ont été identiques : un rejet total, un dégout du peu de considération avec laquelle sont traitées nos demandes. M. Trappier, ces méthodes sont à bannir, elles appartiennent à un autre temps ! Comment imaginez-vous les mois et les années qui viennent si aucun accord gagnant-gagnant n’est trouvé ???
Le dialogue social ne peut pas se résumer à un « chantage » odieux !

Faces aux dernières propositions de la direction générale, l’intersyndicale CGT / CFDT / FO sort renforcée et reboostée pour tenir les semaines et les mois encore nécessaires. La trésorerie et les bénéfices battent des records ? Et bien nous aussi nous allons battre des records : un an d’usine vide les vendredis, c’est fait. Ce premier cap est passé, tous les records risquent d’être pulvérisés…

Grèves tous les jours, soyez attentifs au coup de trompette.
Dans le calme et la bonne humeur tous ensemble jusqu’à l’obtention de notre revendication !!!

A la fin c’est nous qu’on va gagner !

Argenteuil, lundi 21 mars 2022

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